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Telepopmusic-Genetic World (EMI) Ce trio français peut sembler insolemment chanceux. Il a été choisi par Jacques Vabre pour illustrer sa dernière campagne publicitaire, ce qui a permis au groupe de se payer une pochette décente pour son premier album, et à JV de rajeunir son image de marque. Le revers évident de commencer à être connu par la pub est que l'on est entendu avant d'être écouté, mais là encore la chance intervient, et le morceau Smile est presque méconnaissable dans la pub. L'album, bref, est ce qu'on peut appeler un bijou. L'electro française montre qu'elle est aussi capable de finesse, d'anti daftpunkisme, et les morceaux se succèdent, portés par la voix envoûtante d'Angela Mc Cluskey, au timbre proche par moment de miss Billie, et dont l'attaque langoureuse se fond dans les craquements, les bips et les pops des trois gugusses. Un album riche, très éclectique avec des guests comme Peaches et Gonzales, et bourré de trouvailles sonores. A écouter sans attendre. The Avalanches - Since I Left You (Virgin) Ceux qui ont découvert le Homework des Daft à sa sortie, ou le premier Dr Dre, ont ressenti ce que j'ai ressenti quand j'ai entendu les premières mesures de Since I Left You : une incompréhension totale. Puis, au delà de l'aspect fouillis de l'album, cette impression de son nouveau, et cette certitude que ce sera un succès. Ces australiens ont fait la synthèse du son des dix dernières années, haché fin, et rejeté le tout à la manière d'un flânage sur la bande FM, à la manière de Norman Cook. Beaucoup de points communs avec le dit Fatboy d'ailleurs, surtout une boulimie de samples (plus de deux mille sur l'album, et plus de 200 en simultané sur Radio), et des clins d'œil sonores à la musique de film. Un album qui transcende avec élégance les genres, et surtout qui dément le reproche de manque d'énergie organique fait à l'electro, en nous servant un Fronier Psychiatrist jubilatoire, à faire pâlir d'envie la bande d'Akhenaton. D'ailleurs, le groupe ne cache pas ses influences hip-hop, ni ses amitiés avec le Saïan Supa, qui ont aidé aux scratchs et ont un petit featuring vocal. Au début déroutant, un album à essayer pourtant. |
Lambert, Hendricks & Ross - Sing a Song Of Basie (Verve) Deux
amateurs de Jazz, Jon Hendricks et Dave Lambert, avaient le rêve
de recréer, à la voix, un orchestre de jazz. Ils se rendiret vite
compte que c'était impossible, et firent appel à Annie Ross, une
chanteuse à la voix virtuose, capable d'alterner aigus et basses
avec tant d'aisance. L'enregistrement, difficile puis qu'il s'agissait
de recréer une vingtaine d'instruments, ceux de l'orchestre de
Count Basie, à la voix et à trois, dura plus d'un an, et fut une
longue série de ré-enregistrements à la recherche d'effets nouveaux.
Et le résultat, tel que réédité en 91, est plus qu'impressionnant.
D'abord, si on écoute sans attention, on n'entend que des instruments,
et puis on se rend compte que ce sont des mots, car Hendricks
a mis en mots dix des morceaux les plus célèbres de Basie, et
alors, alors on prend la pleine mesure de ce que peut être un
album jouissif. Les mesures s'enchaînent, avec la grâce féline
de Basie, et dynamisés par les voix, les paroles, l'attaque d'Annie
Ross qui bat souvent la trompette en énergie. Pour donner des
équivalents à ceux qui ne connaissent pas le jazz, pensez à la
pub St Yorre avec les bébés, mais en beaucoup plus énergique.
Mon coup de cœur, mais à la fois là il faut me faire confiance.
Divers & Variés L'album des Wu Tang Clan, à
ne pas manquer, pour tous ceux qui sont lassés des mélodies de
portable à la Dr Dre, un peu de fraîcheur dans les oreilles.
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