Harry
Potter

Après
l'enthousiasme général suscité par ce livre,
la plupart des lecteurs craignaient fort que l'adaptation cinématographique
des aventures du petit sorcier ne puissent être à
la hauteur de leur modèle. Le résultat n'a pu
que les surprendre agréablement. En effet, malgré
le battage médiatique qui aurait pu pousser la Warner
à rechercher uniquement les records d'entrées,
le film reste extrêmement fidèle au livre, jusque
dans les expressions employées par les personnages et
les moindres détails de leur aspect physique. Les puristes
auront sanctionné les yeux bleus et la coupe au bol trop
sage du jeune Harry, peu conforme à la chevelure en pétard
originale, mais parfaitement compensée par le talent
du jeune acteur Daniel Radcliffe (au centre). On retiendra de
lui une interprétation très juste et sincère
du personnage, dans un rôle que lui envient beaucoup d'enfants
dans le monde et qui aurait tendance à faire singulièrement
enfler les chevilles de certains acteurs de cet âge.
Du
coté des décors et de la réalisation, les
équipes techniques de la Warner n'ont rien laissé
au hasard. Si l'on peut reprocher à l'extérieur
du château de Poudlard son aspect stéréotypé
de cathédrale, les décors intérieurs sont
superbes et détaillés à l'extrême,
et fourmillent d'animations en images de synthèse qui
donne au spectateur cette impression de plonger dans le monde
magique
Les
acteurs, très fidèles aux descriptions du livre,
complètent l'ensemble et réussissent à
recréer un univers fantastique à l'écran,
dans lequel se déroule sans aucun accroc l'aventure du
jeune sorcier et de ses amis. Parmi les scènes les plus
réussies, on retiendra la banque de Gringotts et ses
Gobelins, le chemin de traverse dans son ensemble, un match
de Quidditch à la réalisation époustouflante
et bien sûr le parcours piégé dans les souterrains
de Poudlard, où l'on découvre Voldemort, entièrement
réalisé en images de synthèse. Malheureusement,
nos technologies si perfectionnés n'ont pas encore réussi
à créer l'Intelligence Artificielle, ce dont souffre
le personnage qui aurait gagné à être interprété
par un acteur véritable
Néanmoins, l'ensemble de cette adaptation donne un excellent
film de divertissement qu'il serait stupide de vouloir réserver
aux enfants. Nous avons tous besoin de rêves, et celui-ci
est un pur moment de bonheur à partager avec des amis,
pour ressortir le cur léger. De temps en temps,
il est bon de retomber en enfance.
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Le Seigneur des Anneaux

Encore
un film attendu au tournant par des milliers de fans de tous âges,
plus nombreux peut-être que ceux d'Harry Potter. Depuis
la parution du livre, comme l'explique le réalisateur Peter
Jackson, de nombreux projets avaient été soumis
à différents scénaristes, et tous avaient
été refusés les uns après les autres:
l'univers de Tolkien était si complexe qu'il avait rapidement
acquis la réputation d'être irréalisable à
l'écran. Lorsque la rumeur selon laquelle un réalisateur
avait relevé le défi commença à se
répandre, elle provoqua immédiatement un courant
de frénésie chez les admirateurs et fanatiques du
Seigneur des Anneaux, en même temps qu'une avalanche de
préjugés dus à la complexité de l'uvre.
C'est dans cet état d'esprit que beaucoup sont allés
voir le film. La plupart en sont ressortis subjugués.
La
tâche de recréer l'univers de Tolkien fut ardue et
cependant superbement accomplie. Les paysages de Nouvelle- Zélande
ont fourni des images grandioses, à la limite de l'irréel,
et ont permis la création d'un monde se rapprochant le
plus possible de ce que la lecture peut faire imaginer.
Certains lieux ont été filmés sans trucages,
d'autres aménagés en territoires elfiques, comme
la forêt de Lorien. Enfin, les haut lieux les plus complexes
de la légende ont été presque totalement
créé en images numériques, résultat
d'un travail titanesque de technique et
d'imagination.
Le résultat est un ensemble de scènes à couper
le souffle, parmi lesquelles on se souviendra d'une plongée
en abîme dans les forges de l'Isengard, du pays de Mordor
ravagé par le mal, et de la fuite éperdue de la
compagnie dans le labyrinthe de la Moria, au terme de laquelle
on assistera à une mémorable bataille de Gandalf
contre un Balrog.
Les
puristes auront jugé l'adaptation du récit trop
synthétique, puisque la très longue période
du roman relatant le voyage des hobbits à travers l'ancienne
forêt a été supprimée. Il apparaît
cependant qu'à cause de l'extrême complexité
de l'uvre de départ, une adaptation à la virgule
près aurait été impensable. Cette restriction
était nécessaire pour parvenir à capter,
durant une durée de trois heures, l'attention de spectateurs
que des pérégrinations sans fin dans une sombre
forêt auraient fini par lasser. L'adaptation finale ne pouvait
répondre aux exigences de tous les lecteurs, tant par l'intrigue
que par les personnages, mais on peut noter que l'uvre de
Tolkien est, parmi les romans de la littérature fantastique,
un de ceux qui laissent une plus grande liberté d'imagination
au lecteur. Une richesses supplémentaire
.
Une
fois le décor planté et le scénario écrit,
le film reposait essentiellement sur les acteurs, à qui
incombait la tâche fort difficile d'interpréter des
personnages mythiques aux personnalités extrêmement
complexes. Là encore, les différentes interprétations
ont pu être foudroyées par les fanatiques, comme
celle de Cate Blanchett, _ très controversée dans
le rôle de Galadriel. Mais la plupart ont été
encensées par la critique et les spectateurs. Les opinions
sont différentes pour tous Ies lecteurs. Personnellement
et en tant que " fervente tolkieniste ", je ne trouve
rien à redire au jeu des acteurs principaux, compte tenu
de la difficulté des rôles. On se souviendra de Vigo
Morgenstein campant un dragon " fier et sans reproches ",
de sir lan Holm incarnant le puissant Gandalf, et d'une Compagnie
de l'Anneau fort crédible aux côtés de laquelle
on se laisse facilement entraîner pour une aventure inoubliable.
la gent masculine aura également été marquée
par Liv Tyler en Arwen, et la gent féminine séduite
par Orlando Bloom en Legolas. Mais surtout, le spectateur est
frappé par la révélation d'Elijah Wood le
rôle de Frodon, selon moi le plus difficile de tous à
cause de son ambiguïté. La sincérité
de son jeu, son identification totale dans 1,e personnage et sa
présence à l'écran donne une dimension supplémentaire
au film.
Controversée
ou adulée, cette adaptation du Seigneur des Anneaux n'a
laissé personne indifférent. Elle a séduit
la plupart des spectateurs en les entraînant dans le sillage
de la Communauté au cur d'une aventure fabuleuse
que l'on voudra ne jamais voir se terminer. Il m'en reste le souvenir
des murmures incrédules dans la salle à la fin du
film " Ben quoi, mais c'est pas fini ?" et d'une expression
de réveil douloureux au sortir d'un rêve magnifique.
Rendez-vous en Décembre prochain
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